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Entretien avec Simon Vanquaethem de High Six

Ludivine : Bonjour Simon, peux-tu te présenter et nous parler de High Six ?

Simon : Bien sûr, je suis Simon Vanquaethem, designer produits et services chez High Six. Pour contextualiser High Six, il faut comprendre les défis auxquels fait face le secteur de la construction et de l’immobilier actuellement.

Tout d’abord, c’est un secteur fortement carboné, responsable de plus de 40% des émissions de gaz à effet de serre en France, principalement en raison de l’utilisation intensive du béton. Les nouvelles réglementations, notamment la RE2020 , visent à réduire ces émissions.

Deuxièmement, le secteur est caractérisé par une fragmentation importante et un mode de travail en silo*, entravant la collaboration et limitant l’innovation, ce qui a un impact significatif sur l’empreinte carbone.

Enfin, la productivité du secteur stagne, la digitalisation débute à peine, et il est impératif d’opérer une transformation significative au niveau des méthodes.

C’est là qu’intervient High Six en tant que nouvel acteur, délibérément -et on aime bien le dire- en dehors des silos. Notre objectif est d’optimiser la conception des projets dès les premières phases, en rendant visibles les indicateurs de performance globale tels que le coût, le délai et l’empreinte carbone des projets.

Nous nous appuyons sur notre expertise dans les solutions constructives biosourcées (principalement le bois) et sur la construction hors site, qui consiste à préfabriquer et assembler des éléments en usine ou en atelier, pour ensuite les installer sur le chantier. Cette “industrialisation de la construction”, offre des avantages en terme de prévisibilité (car les éléments sont conçus en amont), de réduction des nuisances sur des chantiers beaucoup plus rapide, et en optimisation de l’utilisation des matériaux.

C’est un levier puissant pour accélérer la transition écologique et améliorer la performance des projets.

Ludivine : Comment l’équipe d’High Six envisage-t-elle la notion de partenariat ?

Simon : Nous considérons un bâtiment comme le résultat de l’interaction entre différents corps d’État. Ainsi, fluidifier cette collaboration a un impact direct sur le résultat final. C’est pourquoi nous adoptons un positionnement transversal, agissant comme l’interface entre les décideurs et les bâtisseurs, au cœur de la chaîne de valeur.

Ludivine : Quels sont les types de partenariats chez High Six ?

Simon : Nous avons trois types de partenariats, chacun avec sa logique propre.

Tout d’abord, les architectes avec lesquels nous collaborons pour développer des concepts architecturaux intégrant les principes du hors-site de manière vertueuse, considérant l’industrialisation comme un allié de l’architecture. On ne pense pas que l’industrialisation de la construction doit avoir une forme particulière, elle doit être l’allié de l’architecture.

Ensuite, les industriels, avec lesquels nous optimisons l’intégration de solutions innovantes dans le processus de construction en les implémentant très tôt dans le projet. Max Garcia et Aubin Balcerzak, les deux fondateurs, sont issus de l’industrie. C’est un secteur qu’ils connaissent très bien.

Et enfin, quand on associe ces deux acteurs; industriels et architectes, on devient un partenaire de choix pour la promotion immobilière et les opérateurs. Cela nous permet de mettre sur le marché des produits immobiliers qui ont été optimisés et qui sont plus frugaux.

Notre objectif est d’être force de proposition, en identifiant les meilleures recettes constructives pour une destination d’usage donnée, agissant en amont pour apporter prévisibilité et impact positif sur les indicateurs de performance des projets. Quand on parle d’une destination d’usage, on imagine une résidence étudiante ou encore un bâtiment de bureau. Tout cela est facilité par l’outil d’analyse multicritère unique que nous avons développé. Il nous permet réaliser en 5 jours une étude de faisabilité pour rendre visible les scenarios constructifs les plus performants et leurs implications tout au long du projet.

Ludivine : Qu’est-ce qui influe votre choix de partenariats ?

Simon : Au-delà de l’aspect économique, être partenaire signifie s’engager dans une vision commune.

Pour nous, il s’agit de rendre la construction vertueuse pour les communautés de demain. Pour une bonne collaboration avec un partenaire, il est crucial de partager des objectifs communs.

Et pour l’anecdote, le nom « High Six », qui est une évolution de l’expression anglaise « High Five » signifiant une réussite, évoque l’idée de booster la collaboration dans ce secteur fragmenté.

Travail en silo : Le travail en silos fait référence à un mode d’organisation selon lequel chaque partie prenante d’un projet (au sein ou en dehors d’une entreprise travaille de manière très cloisonnée et individuelle, sans prendre en compte, dans leurs actions, les orientations, besoins et enjeux des autres services.

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