Emmanuelle GABARD-PRAGET, la co-fondatrice du réseau CAP & PRO France a accepté lors d’une interview de nous parler de l’organisation de son association lié à l’ESS.
Ludivine : Bonjour Emmanuelle
Emmanuelle : Bonjour Ludivine.
Ludivine : Pourrais-tu présenter Cap&Pro France ?
Emmanuelle : Cap & Pro France, c’est un réseau de référents handicap indépendants. Nous sommes aujourd’hui organisés en franchise sociale, il y a donc une tête de réseau et des indépendants qui sont liés par un contrat de licence de marque et qui exercent le métier de référents handicap sur les territoires sur lesquels ils sont implantés. Le référent handicap, dans les entreprises, c’est la personne qui impulse, anime et coordonne le sujet du handicap pour l’entreprise. Nous proposons, un service externalisé du référent handicap. Il y a beaucoup d’entreprises qui n’ont pas forcément les moyens ou qui n’ont pas le temps de professionnaliser des référents handicap en interne, donc on leur apporte notre expertise.
Ludivine : En tant qu’association, Cap & Pro France est une structure de l’ESS. Qu’est-ce que cela implique dans votre organisation interne ?
Emmanuelle : Devenir structure de l’ESS était un choix au sein de l’équipe Cap & Pro. Cela implique surtout de partager les mêmes valeurs. Au départ, ce qui nous a rassemblé, c’est vraiment l’inclusion de la personne en situation de handicap au sein de la société parce qu’on pense que toute personne, quelle qu’elle soit, a sa place au sein de la société.
Et pour cette raison on ne se voyait pas être sur un modèle classique d’entreprise pour l’organisation de Cap & Pro. On était très attachés à aller vers un modèle de structure avec une gouvernance participative au sein du réseau pour que chacun ait sa place, et cela faisait un lien avec notre mission :
tout comme chaque personne a sa place au sein de la société en général, chaque personne doit avoir sa place au sein de Cap & Pro. D’où cette idée d’avoir une gouvernance participative, la plus plate possible.
Cela reste un gros challenge encore aujourd’hui pour nous parce que peu de nos collaborateurs connaissent ce format. Mais on essaie d’y tendre en tout cas au maximum et d’impliquer chacun avec un droit de vote pour les décisions principales concernant l’orientation de Cap & Pro France.
Concrètement, tout le monde a une voix pour les décisions importantes. Par exemple, comme on est en franchise sociale, chaque indépendant reverse une redevance, un bouquet par mois. S’il y a, à un moment donné une réévaluation, par exemple du montant de la redevance et du bouquet, chacun aura un droit de vote. Là c’est un exemple concret, mais cela concerne aussi l’orientation stratégique que l’on veut mettre en place : qu’on veut donner, plus stratégique le développement des axes d’offres de services, etc. Chacun a un droit de vote.
Ludivine : Pourquoi avez-vous choisi le statut d’association pour Cap & Pro ?
Emmanuelle : Au sein de l’équipe Cap & Pro, Magali qui est l’autre fondatrice, avait déjà une forte expérience dans le milieu associatif, moi aussi sur d’autres sujets, comme l’accompagnement de jeunes. On trouvait donc que c’était un modèle qui nous convenait et qui nous correspondait bien. Puis on ne voulait pas que la tête du réseau Cap & Pro France ait un but lucratif, et l’association a de facto un but non lucratif. Elle est vraiment là au service des indépendants. Donc s’il y a un bénéfice qui est généré à un moment donné parce qu’on a quand même une activité commerciale, tous les bénéfices sont reversés au sein de l’association. Il n’y a pas de dividendes, ce n’est pas notre objectif.
De plus, nous voulions aussi entreprendre autrement. On s’est rendu compte qu’on pouvait entreprendre et développer une activité économique responsable, même avec un modèle associatif en tête de réseau.
Un dernier point, c’est aussi un choix lié au milieu du handicap, le modèle associatif est le modèle le plus commun. À travers ce choix associatif nous voulions mettre en avant nos valeurs, et cela a été une évidence.
Ludivine : Quelles valeurs de l’ESS portent Cap & Pro France ?
Emmanuelle : Les valeurs sociétales principalement. C’est vraiment tout ce qui est autour de l’inclusion, je me répète, mais chacun a sa place dans la société, indépendamment de qui il est, d’où il vient, s’il a un handicap ou non. Chacun a sa place, chacun est important, chacun doit pouvoir contribuer à son échelle au développement de la société, ou en tout cas être inclus dans la société. Ce sont les valeurs essentielles de l’ESS aujourd’hui dans lesquelles nous nous reconnaissons. Et l’autre valeur qui nous importait c’était celle de l’entrepreneuriat social, en entreprenant autrement.
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