🎓La formation et l’orientation – Partie 1

Hugo : Bonjour Charles, est-ce que tu pourrais te présenter et nous expliquer le concept de Proxxie en quelques mots ?
Charles : Je pourrais dire que j’ai 36 ans et que je suis le CEO de Proxxie mais mon parcours a été plus varié que ça : après une prépa, j’ai étudié l’ingénierie, le commerce, la finance, l’économie et j’ai mené en parallèle des projets entrepreneuriaux ainsi que de l’enseignement. J’ai testé de nombreux domaines pour trouver ma voie.
J’ai suivi un parcours académique structuré qui m’a mené jusqu’à Goldman Sachs, dans un département de trading très sélectif. Une fois que j’avais atteint ce que l’on considère comme une réussite, je me suis interrogé : est-ce vraiment ce que je veux ? Pourquoi ai-je poursuivi cette voie ? Cette réflexion m’a amené à créer Proxxie, un outil qui manquait selon moi pour aider les jeunes à mieux s’orienter et à se connaître.

Hugo : Justement, qu’est-ce que Proxxie propose concrètement ?
Charles : Proxxie accompagne les parents d’adolescents dans l’orientation scolaire de leurs enfants, notamment pour Parcoursup. Nous avons développé une plateforme digitale qui combine intelligence artificielle et accompagnement humain par des experts en orientation. Nos services se déclinent en trois volets :
Un accès à du contenu éducatif : vidéos, podcasts, articles… Nous avons aussi un calendrier interactif qui rappelle les dates clés (journées portes ouvertes, échéances de Parcoursup, etc.).
Une méthode d’orientation innovante : elle permet aux jeunes d’apprendre à mieux se connaître en identifiant leurs motivations, leurs intérêts et leurs valeurs. Les données recueillies sont ensuite utilisées par nos coachs pour les aider à trouver des métiers adaptés avec de réels débouchés. Nous intégrons en permanence de nouveaux métiers et formations pour proposer des recommandations à jour.
Un accompagnement humain : nous mettons à disposition une équipe pluridisciplinaire de professionnels. Les parents peuvent réserver des rendez-vous directement sur la plateforme, car nous croyons que l’humain est essentiel dans ce processus.

Hugo : Qu’est-ce qui t’a poussé à créer Proxxie et quel problème souhaites-tu résoudre ?
Charles : Il me semble évident que l’on part d’un constat personnel : on identifie une difficulté, on tente d’y apporter une solution, puis on vérifie s’il existe un marché pour cette solution.
Dans mon cas, après un parcours académique classique, j’ai intégré le monde de l’entreprise en visant un idéal dicté par la société : un métier valorisé, bien rémunéré. J’ai atteint cet objectif grâce à une combinaison de travail, d’opportunités et de chance, mais une fois en poste, j’ai réalisé que cela ne m’épanouissait pas autant que prévu…
Je me suis alors interrogé : pourquoi avais-je suivi ce chemin ? Pourquoi, dans mon parcours académique, ne m’avait-on pas ouvert à d’autres possibilités ? Ce questionnement m’a amené à réfléchir aux outils qui auraient pu me permettre de mieux me connaître et d’orienter mes choix en fonction de mes aspirations réelles.
Partant de cette réflexion, j’ai voulu aider les jeunes générations à éviter ce type d’impasse : à ne pas se retrouver enfermés dans une voie qu’ils ont choisi sans réelle conviction. Il m’a semblé essentiel de proposer une approche plus adaptée, pour permettre aux jeunes de mieux se projeter et de faire des choix plus alignés avec leur personnalité et leurs aspirations.

Hugo : Quelles sont, selon toi, les plus grandes difficultés que rencontrent les parents et les adolescents dans l’orientation scolaire ?
Charles : L’un des principaux problèmes, c’est le stress, en grande partie lié à Parcoursup.
Les parents ressentent une immense pression à l’idée que les choix effectués sur cette plateforme auront un impact majeur sur l’avenir de leurs enfants. Beaucoup perçoivent ce système comme une boîte noire et craignent que de mauvaises décisions condamnent leur enfant à une voie qui ne leur conviendrait pas.
Cette perception est renforcée par les médias et l’incertitude générale autour des critères de sélection des établissements.
Or, en réalité, Parcoursup est un outil, pas un obstacle. Il fonctionne comme une plateforme permettant aux établissements de traiter les candidatures selon leurs propres critères. Mais faute d’accompagnement et de compréhension du système, beaucoup de familles paniquent.
Chez Proxxie, nous cherchons à dédramatiser ce processus. Nous accompagnons les parents afin qu’ils puissent mieux appréhender l’orientation scolaire et rassurer leurs enfants. L’objectif est de leur donner les clés pour aborder ces choix avec plus de sérénité et surtout, d’instaurer un dialogue constructif au sein de la famille.
Par ailleurs, l’un des grands défis est le timing. On demande aux jeunes de faire des choix déterminants à un âge où leur vision du monde et d’eux-mêmes est encore en pleine évolution. Nous proposons donc un accompagnement progressif, sur le long terme, afin qu’ils puissent affiner leurs envies et leurs ambitions au fil du temps.

Hugo : En quoi la méthode d’orientation que tu proposes se distingue-t-elle des approches plus classiques ?
Charles : Il est important de rappeler que Parcoursup ne fait pas de l’orientation. Il s’agit d’un outil de sélection, qui centralise les candidatures, mais il ne guide pas les jeunes dans leur réflexion sur leur avenir.
De leur côté, les conseillers d’orientation en lycée sont en nombre insuffisant, un pour environ 1500 élèves et utilisent des outils souvent dépassés…
Ce qui différencie Proxxie, c’est d’abord notre approche globale et dynamique. Nous ne nous contentons pas d’accompagner les jeunes, nous accompagnons aussi leurs parents, qui jouent un rôle clé dans ces choix. À ma connaissance, aucune autre solution ne prend en compte cet aspect.
Ensuite, nous allons bien au-delà des tests d’orientation classiques. Les bilans traditionnels se basent sur des tests psychométriques comme le MBTI, le RIASEC ou l’ennéagramme, qui donnent une idée du profil du jeune et l’associent à des fiches métiers. Mais ces tests sont statiques, alors que le monde du travail évolue constamment.
Notre approche est dynamique et évolutive : nous intégrons ces tests dans un système utilisant l’intelligence artificielle pour tenir compte des nouvelles tendances, des métiers émergents et des formations récentes. Plutôt que d’enfermer les jeunes dans un choix figé, nous leur proposons un accompagnement sur le long terme, avec des recommandations adaptées à leur évolution personnelle et académique.

Hugo : Selon toi, comment devrait évoluer l’orientation scolaire en France dans les prochaines années ?
Charles : Aujourd’hui, l’orientation scolaire est principalement gérée par le secteur public, avec des outils fournis par l’Onisep et des conseillers d’orientation en établissement.
L’accès à l’orientation est censé être gratuit et universel, mais en réalité, le système est saturé et les solutions proposées sont souvent inadaptées à un monde en perpétuelle mutation.
Je pense que le secteur public devrait davantage collaborer avec des start-ups comme la nôtre, qui innovent et proposent des solutions modernes et efficaces. Aujourd’hui, il est très difficile pour une entreprise privée d’interagir avec le système éducatif public, car nous sommes perçus comme des acteurs cherchant à monétiser un service censé être gratuit.
Le problème, c’est que l’innovation dans le secteur public est très lente. Si demain, l’Éducation nationale décidait d’intégrer un outil comme le nôtre, il faudrait des années pour le mettre en place, alors que nous, en tant que start-up, nous aurons déjà pivoté plusieurs fois et intégré de nouvelles avancées.
C’est aussi pour cette raison que nous réfléchissons à nous développer à l’international, notamment aux États-Unis, plus ouverts à ce type d’innovation.

Hugo : Quels sont les futurs projets ou évolutions que tu envisages pour Proxxie ?
Charles : À court terme, notre objectif principal est d’attirer davantage d’utilisateurs pour prouver que notre solution répond à un besoin réel : l’orientation scolaire. Et cela nous permettrait de lever des fonds.
Celle-ci nous servirait à développer une application mobile, en complément de notre web-app actuelle, et surtout à pousser encore plus loin la R&D (recherche et développement).
À moyen terme, nous envisageons une expansion internationale, notamment aux États-Unis, où le marché est plus dynamique et où les solutions privées sont mieux intégrées au système éducatif.
Notre ambition est d’offrir une solution innovante, capable d’évoluer avec les jeunes et de les accompagner tout au long de leur parcours académique et professionnel.

Un grand merci à Charles pour avoir répondu à nos questions. Vous aussi, essayez la méthode d’orientation proposée par Proxxie sur leur site internet et leur réseaux sociaux !
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